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Le nombre d’élus d’un CSE

Table des matières

La composition d’un Comité social et économique (CSE) n’est jamais laissée au hasard. Le nombre d’élus dépend directement de l’effectif de l’entreprise et vise à assurer un juste équilibre entre la représentation des salariés et la capacité de l’instance à remplir efficacement ses missions. Plus l’entreprise compte de salariés, plus le volume d’élus titulaires et suppléants doit être adapté afin de garantir un dialogue social de qualité et une couverture équitable de l’ensemble des équipes.

Au-delà de la simple représentativité, le rôle des élus du CSE est stratégique : ils portent la voix des salariés auprès de la direction, veillent au respect des droits, contribuent à la prévention des risques professionnels, et participent à la gestion des activités sociales et culturelles (ASC). Pour exercer ces missions exigeantes, les élus doivent disposer de moyens adaptés, qu’il s’agisse de crédits d’heures, d’un budget de fonctionnement ou de l’accès à des ressources externes.

La formation des élus CSE constitue également un enjeu majeur. Obligatoire dans certains cas (santé, sécurité, conditions de travail, gestion économique), elle permet d’acquérir les compétences indispensables pour défendre efficacement les intérêts des salariés et dialoguer d’égal à égal avec l’employeur.

Cet article propose un éclairage complet sur le nombre d’élus au sein d’un CSE, les règles qui l’encadrent, mais aussi sur leurs missions, leurs moyens et leurs droits à la formation, afin de comprendre comment structurer un CSE réellement efficace et représentatif.

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Combien d’élus au CSE selon la taille de l’entreprise ?

Un cadre légal strictement défini

Le nombre d’élus au sein du CSE est encadré par le Code du travail, notamment aux articles R.2314-1 et suivants. Ces dispositions fixent un barème précis qui varie en fonction de l’effectif de l’entreprise. L’objectif est clair : garantir que la représentation des salariés soit proportionnelle à la taille de la structure, tout en maintenant une organisation fonctionnelle et adaptée.

Répartition des élus CSE selon l’effectif de l’entreprise

Le Code du travail fixe un barème précis qui varie en fonction de la taille de l’entreprise.
Chaque titulaire est doublé d’un suppléant.

  • De 11 à 24 salariés : 1 titulaire et 1 suppléant.
  • De 25 à 49 salariés : 2 titulaires et 2 suppléants.
  • De 50 à 74 salariés : 4 titulaires et 4 suppléants.
  • De 75 à 99 salariés : 5 titulaires et 5 suppléants.
  • De 100 à 124 salariés : 6 titulaires et 6 suppléants.
  • De 125 à 149 salariés : 7 titulaires et 7 suppléants.
  • De 150 à 174 salariés : 8 titulaires et 8 suppléants.
  • De 175 à 199 salariés : 9 titulaires et 9 suppléants.
  • De 200 à 249 salariés : 10 titulaires et 10 suppléants.
  • De 250 à 299 salariés : 11 titulaires et 11 suppléants.
  • À partir de 300 salariés : le nombre augmente progressivement d’un élu supplémentaire environ tous les 100 salariés.


Enfin, à partir de 1 000 salariés, le barème prévoit 20 élus titulaires (et autant de suppléants), puis un élu supplémentaire par tranche de 250 salariés.

Heures de délégation et volume global

Chaque élu titulaire bénéficie d’un crédit d’heures de délégation, proportionnel à l’effectif de l’entreprise (article R.2314-1). Ces heures peuvent être mutualisées entre titulaires, ce qui permet une gestion plus souple et adaptée aux besoins du CSE. Le volume global constitue une ressource précieuse pour assurer une activité représentative effective.

Cas particuliers : accords et multi‑établissements

Dans les entreprises multi‑établissements, la répartition des élus peut être ajustée par un accord collectif, afin de tenir compte des réalités organisationnelles et géographiques. De même, des accords spécifiques peuvent prévoir un nombre d’élus supérieur, dans la limite de 25 % par rapport au barème légal. Cette flexibilité vise à adapter la représentation à la diversité des entreprises, tout en respectant les principes de base de la législation.

Formation des élus CSE : un droit essentiel à l’exercice du mandat

Le mandat d’élu CSE ne s’improvise pas. Pour exercer efficacement leurs missions et défendre les intérêts des salariés, les représentants disposent d’un droit à la formation clairement encadré par le Code du travail. Ces formations constituent non seulement un outil de montée en compétence, mais aussi une garantie d’indépendance et de crédibilité face à l’employeur.

Les formations obligatoires : SSCT et économique

Deux formations principales sont prévues :

  • La formation santé, sécurité et conditions de travail (SSCT) : obligatoire pour tous les élus titulaires, elle porte sur l’analyse des risques professionnels, la prévention des accidents du travail et la qualité de vie au travail.
  • La formation économique : réservée aux membres élus titulaires du CSE des entreprises d’au moins 50 salariés, elle vise à donner les clés de compréhension de la situation financière et économique de l’entreprise.


Ces formations garantissent que les élus disposent des savoirs nécessaires pour dialoguer efficacement avec l’employeur sur des sujets stratégiques.

Des modalités adaptées à la taille de l’entreprise

Le droit à la formation varie selon l’effectif de l’entreprise :

  • Moins de 50 salariés : les élus bénéficient a minima de la formation SSCT.
  • 50 salariés et plus : la formation SSCT est complétée par la formation économique.


Cette distinction reflète les différences de responsabilités entre les CSE, mais souligne aussi la nécessité, même dans les petites structures, de maîtriser les bases en matière de prévention.

Durée, financement et organismes agréés

La durée de ces formations est encadrée :

  • 5 jours pour la formation SSCT lors du premier mandat, puis 3 jours en cas de renouvellement (ou 5 jours dans les entreprises de plus de 300 salariés).
  • 5 jours maximum pour la formation économique.


Le financement est pris en charge par le
budget de fonctionnement du CSE pour la formation économique, et par l’employeur pour la formation SSCT. Les organismes de formation doivent être agréés par les autorités compétentes, garantissant ainsi la qualité des enseignements dispensés.

La formation continue : un enjeu de montée en compétence

Le droit à la formation ne s’épuise pas après un premier stage. Chaque renouvellement de mandat ouvre la possibilité de suivre à nouveau une formation, permettant ainsi une actualisation des connaissances. Face aux évolutions du droit du travail, du dialogue social et des risques professionnels, cette continuité est essentielle pour des élus performants et reconnus.

La formation des élus apparaît ainsi comme une condition indispensable à l’efficacité du CSE. Elle contribue non seulement à l’amélioration du dialogue social, mais aussi à la protection des salariés et à la légitimité des représentants.

Les ressources et moyens mis à disposition des élus

L’efficacité d’un Comité Social et Économique repose largement sur les moyens matériels, financiers et organisationnels alloués à ses membres. Sans ressources adaptées, les élus ne peuvent remplir correctement leurs missions de représentation et de défense des salariés. Le Code du travail encadre donc un certain nombre de droits et de moyens mis à disposition.

Le budget de fonctionnement du CSE : une ressource clé

Chaque CSE dispose d’un budget de fonctionnement correspondant à 0,20 % de la masse salariale brute dans les entreprises de 50 à 1 999 salariés, et 0,22 % au-delà. Ce budget couvre toutes les dépenses nécessaires au fonctionnement de l’instance :

  • frais de documentation, communication et formation complémentaire ;
  • recours à des outils numériques pour gérer les ASC ;
  • rémunération éventuelle de prestataires extérieurs (experts, avocats, conseillers).


Ce budget est distinct de celui dédié aux activités sociales et culturelles (ASC) et ne peut être confondu avec lui.

Crédit d’heures de délégation et mutualisation

Les élus titulaires disposent de crédits d’heures de délégation qui varient selon la taille de l’entreprise et le nombre d’élus. Ces heures, assimilées à du temps de travail effectif, permettent de préparer les réunions, d’échanger avec les salariés ou de travailler sur les dossiers en cours.

La loi permet également la mutualisation des heures entre élus, à condition d’un accord écrit, ce qui facilite une gestion souple du temps et une meilleure répartition des missions.

Accès à l’information et à l’expertise

Pour exercer leurs attributions, les élus doivent disposer d’un accès régulier aux informations économiques, sociales et financières de l’entreprise, notamment via la Base de Données Économiques, Sociales et Environnementales (BDESE).

Ils peuvent également faire appel à des experts agréés :


Le financement de ces expertises dépend du type de mission : certaines sont prises en charge par l’employeur (par exemple, l’expertise SSCT), d’autres par le budget de fonctionnement du CSE.

L’importance du règlement intérieur du CSE

Le règlement intérieur du CSE est un document stratégique qui fixe les règles de fonctionnement de l’instance et précise l’utilisation des moyens alloués. Il peut définir, par exemple :

  • les modalités de circulation et d’affichage des élus,
  • les conditions d’utilisation du matériel informatique,
  • les règles de gestion des heures de délégation,
  • la politique de recours à l’expertise externe.


Un règlement intérieur clair et complet permet de sécuriser le fonctionnement du CSE et d’éviter des tensions avec l’employeur sur l’usage des moyens.

Missions clés des élus CSE

La légitimité et l’efficacité du Comité Social et Économique reposent sur la qualité de l’action menée par ses élus. Ces derniers incarnent la voix collective des salariés et disposent de missions multiples qui vont bien au-delà de la simple consultation.

Représentation des salariés : une mission première

Les élus du CSE sont avant tout les porte-parole des salariés auprès de la direction. Ils transmettent leurs préoccupations, revendications et propositions, tout en s’assurant que les décisions prises par l’employeur respectent le droit du travail et l’intérêt des salariés. Leur rôle dépasse la médiation : ils participent activement à la négociation collective, aux échanges sur l’organisation du travail, et contribuent à améliorer les conditions de vie dans l’entreprise.

Santé, sécurité et conditions de travail : un rôle renforcé

La prévention des risques professionnels constitue un autre pilier central. À travers la CSSCT (Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail), les élus mènent des enquêtes en cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, examinent les aménagements de poste et formulent des propositions pour réduire les risques. Ils participent également au suivi du DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels), outil indispensable pour la gestion de la santé au travail.

Gestion des activités sociales et culturelles (ASC)

En parallèle de leurs missions économiques et sociales, les élus administrent les activités sociales et culturelles mises à disposition des salariés et de leurs familles : billetterie, voyages, activités sportives, aides aux vacances, soutien à la garde d’enfants, etc. Cette gestion représente un levier de cohésion et d’équité sociale, permettant d’améliorer le bien-être collectif et de renforcer l’attractivité de l’entreprise.

Interface avec la direction et moteur du dialogue social

Les élus du CSE jouent enfin un rôle de courroie de transmission entre la direction et le personnel. Ils participent aux réunions mensuelles avec l’employeur, examinent les projets stratégiques de l’entreprise (réorganisations, investissements, politique de formation) et contribuent à instaurer un dialogue social constructif. Dans un contexte marqué par les évolutions technologiques et organisationnelles (télétravail, digitalisation, restructurations), cette interface est plus que jamais essentielle pour éviter les conflits et favoriser une dynamique collective.

Disposer d’un nombre suffisant d’élus au sein du CSE n’est pas une simple exigence réglementaire : c’est une condition indispensable pour assurer une représentation équilibrée et efficace des salariés. Chaque mandat repose sur la complémentarité des rôles, la diversité des profils et la capacité collective à porter la voix des collaborateurs face à la direction.

Encore faut-il que ces élus soient formés et accompagnés. La maîtrise des règles économiques, des enjeux de santé et sécurité, ainsi que la gestion des activités sociales et culturelles nécessite des compétences solides et actualisées. Investir dans la formation des représentants du personnel, c’est renforcer la qualité du dialogue social et prévenir les tensions dans l’entreprise.

Les élus du CSE ne sont pas de simples relais d’information : ils sont de véritables acteurs stratégiques de la gouvernance sociale. Leur action influence directement la qualité de vie au travail, la cohésion des équipes et, in fine, la performance de l’entreprise. C’est pourquoi il est essentiel de leur garantir les moyens financiers, matériels et humains adaptés à leurs missions.

Plus que jamais, la vitalité du dialogue social repose sur des élus bien formés, légitimes et pleinement investis. Soutenir leur action, c’est investir dans une entreprise plus équitable, plus attractive et plus durable.

Le nombre d'élu de CSE en bref

Combien d’élus doivent siéger au CSE ?

Le nombre d’élus CSE dépend de l’effectif de l’entreprise. Par exemple, une société de 50 à 74 salariés doit compter 4 titulaires et 4 suppléants, tandis qu’une entreprise de 500 à 999 salariés en comptera 13. Ces seuils sont fixés par le Code du travail (articles R.2314-1 et suivants).

Oui, mais pas sur les mêmes thématiques. Les élus des entreprises de moins de 50 salariés bénéficient d’une formation en santé, sécurité et conditions de travail. Au-delà de 50 salariés, une formation économique s’ajoute. Ces formations sont financées par le budget de fonctionnement et sont essentielles pour un mandat efficace.

Les élus disposent d’un crédit d’heures de délégation, d’un budget de fonctionnement et de l’accès à des experts agréés (juridiques, comptables, SSCT). Ces moyens leur permettent d’analyser les informations transmises par la direction, de préparer leurs interventions et d’assurer un dialogue social équilibré.

Les élus représentent les salariés, participent à la prévention des risques via la CSSCT, gèrent les activités sociales et culturelles et dialoguent avec la direction sur la stratégie de l’entreprise. Leur rôle est donc à la fois social, économique et humain, au service de l’intérêt collectif.