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Nos conseils pour mettre en conformité votre CSE au RGPD

La JournĂ©e du CSE – 16ème Ă©dition 🎙️

Dans l’exercice des ses missions, le ComitĂ© Social et Économique (CSE) est amenĂ© Ă  traiter et manipuler, presque au quotidien, des donnĂ©es dites sensibles : nom, prĂ©nom, âge, sexe, adresse, numĂ©ro de SĂ©curitĂ© Sociale, mail, tĂ©lĂ©phone etc.

Afin de garantir la sĂ©curitĂ© et protĂ©ger les intĂ©rĂŞts de chacun, des règles s’imposent aux entreprises et CSE pour garantir et maintenir sa conformitĂ© RGDP.

👉 Qu’est-ce que le RGPD ?
👉 Quelles sont les données concernées par le RGPD pour les CSE ?
👉 Comment mettre en conformité un CSE ?
👉 Comment maintenir sa conformité RGPD ?

Pour traiter ce sujet, nous avons eu le plaisir d’accueillir le cabinet ICG Conseil et notamment CĂ©line Bachelier, responsable BU « Risques et Conformité » rĂ©fĂ©rente RGPD DPO et certifiĂ©e APAVE & Nelly Cassin, consultante & rĂ©fĂ©rente RGPD, DPO certifiĂ©e APAVE.

Découvrez dans ce guide pratique, des clés essentielles pour garantir et maintenir votre conformité RGPD.

Questions / Réponses du webinar posées en LIVE

Qu'est-ce que le RGPD et pourquoi est-il important pour un CSE ?

Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) est une réglementation européenne qui encadre la manière dont les organisations, y compris les Comités Sociaux et Économiques (CSE), traitent les données personnelles des individus. Cette réglementation est cruciale pour les CSE car ces entités sont souvent amenées à gérer un grand nombre de données à caractère personnel, telles que les informations des salariés, les détails des ayants droit, ou encore des données plus sensibles comme les cartes d’identité, les informations médicales, et les affiliations syndicales.

Le respect du RGPD permet non seulement de protéger la vie privée des individus, mais également d’éviter des sanctions financières importantes, qui peuvent aller jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires global de l’entreprise. De plus, en cas de non-respect du RGPD, un CSE peut également subir des dommages d’image et des sanctions pénales. Il est donc essentiel pour les CSE de comprendre les bases du RGPD et de mettre en place des mesures adéquates pour se conformer à la réglementation.

Les données personnelles concernées par le RGPD sont toutes les informations permettant d’identifier, directement ou indirectement, une personne physique. Dans le cadre d’un CSE, ces données peuvent inclure des informations comme le nom, le prénom, l’adresse email, le numéro de téléphone, l’adresse postale, ou encore le numéro de sécurité sociale des salariés. Ces informations sont couramment collectées dans le cadre de la gestion des activités sociales et culturelles, des prestations, ou de la billetterie.

En plus de ces données personnelles dites « classiques », un CSE peut également traiter des données dites « sensibles ». Ces dernières comprennent, par exemple, des informations sur la santé (comme les cartes MDPH), les opinions politiques, les convictions religieuses, ou encore les affiliations syndicales. Ces données sensibles nécessitent des précautions supplémentaires car leur divulgation pourrait avoir des conséquences graves, comme la discrimination ou l’usurpation d’identité. Le CSE doit donc être particulièrement vigilant dans leur collecte, leur stockage, et leur partage.

La mise en conformitĂ© avec le RGPD pour un CSE doit suivre un processus structurĂ©, qui commence par une phase d’audit. Cette Ă©tape permet de dresser un Ă©tat des lieux complet des pratiques du CSE en matière de gestion des donnĂ©es personnelles. Il s’agit d’analyser quels types de donnĂ©es sont collectĂ©s, comment elles sont traitĂ©es, conservĂ©es et sĂ©curisĂ©es. Une fois cet Ă©tat des lieux rĂ©alisĂ©, plusieurs actions concrètes doivent ĂŞtre mises en place :

  • Politique de confidentialitĂ© : le CSE doit rĂ©diger et publier une politique de confidentialitĂ© accessible Ă  tous les bĂ©nĂ©ficiaires, expliquant comment leurs donnĂ©es sont collectĂ©es, traitĂ©es et protĂ©gĂ©es.
  • Registre des activitĂ©s de traitement : ce document recense toutes les donnĂ©es traitĂ©es par le CSE et prĂ©cise leur finalitĂ©, les personnes concernĂ©es, les destinataires des donnĂ©es, ainsi que les mesures de sĂ©curitĂ© mises en place.
  • Formation et sensibilisation : il est crucial de former les Ă©lus et les salariĂ©s du CSE aux bonnes pratiques RGPD pour qu’ils soient en mesure de protĂ©ger les donnĂ©es sensibles et de rĂ©pondre efficacement aux demandes des bĂ©nĂ©ficiaires.
  • DĂ©signation d’un DĂ©lĂ©guĂ© Ă  la Protection des DonnĂ©es (DPO) : si le CSE traite un volume important de donnĂ©es sensibles, il est recommandĂ© de nommer un DPO, qui veillera Ă  la bonne application du RGPD et sera le point de contact avec la CNIL.


La mise en conformité est un processus long qui peut s’étaler sur un an, mais elle est nécessaire pour assurer la protection des données et éviter les sanctions.

Les salariés disposent de huit droits principaux en matière de protection des données personnelles, selon le RGPD :

  1. Droit Ă  l’information : chaque salariĂ© a le droit d’ĂŞtre informĂ© sur les donnĂ©es personnelles collectĂ©es par le CSE, pourquoi elles sont collectĂ©es, et comment elles sont utilisĂ©es.
  2. Droit d’accès : les salariĂ©s peuvent demander Ă  accĂ©der Ă  leurs donnĂ©es personnelles dĂ©tenues par le CSE et obtenir une copie de celles-ci.
  3. Droit de rectification : si les données personnelles détenues par le CSE sont incorrectes ou incomplètes, le salarié peut demander à les corriger ou à les mettre à jour.
  4. Droit Ă  l’effacement : un salariĂ© peut demander la suppression de ses donnĂ©es personnelles, notamment lorsque les donnĂ©es ne sont plus nĂ©cessaires ou si le consentement est retirĂ©.
  5. Droit à la limitation du traitement : ce droit permet à un salarié de restreindre temporairement le traitement de ses données personnelles dans certaines situations.
  6. Droit à la portabilité des données : les salariés peuvent demander à recevoir leurs données personnelles dans un format structuré et couramment utilisé afin de les transmettre à un autre responsable de traitement.
  7. Droit d’opposition : un salariĂ© peut s’opposer Ă  certains traitements de ses donnĂ©es personnelles, notamment lorsqu’ils reposent sur l’intĂ©rĂŞt lĂ©gitime du CSE ou Ă  des fins de marketing.
  8. Droit de demander une intervention humaine : lorsque des décisions automatisées sont prises à partir des données personnelles, un salarié peut demander une intervention humaine pour revoir la décision.


Le CSE dispose d’un délai d’un mois pour répondre à ces demandes, avec une prolongation possible de deux mois en cas de complexité. Il est donc crucial que le CSE mette en place des procédures efficaces pour gérer ces droits de manière documentée et conforme au RGPD.

Assurer la sécurité des données personnelles est une des obligations majeures du RGPD, particulièrement pour un CSE qui manipule des données sensibles. Plusieurs mesures doivent être mises en place pour garantir cette sécurité :

  • Mesures techniques : il est essentiel de protĂ©ger les systèmes informatiques du CSE par des pare-feux, des antivirus, et des outils de chiffrement des donnĂ©es. Par exemple, les donnĂ©es sensibles, comme les cartes d’identitĂ© ou les informations mĂ©dicales, doivent ĂŞtre chiffrĂ©es lors de leur transmission et de leur stockage. Les accès aux fichiers de donnĂ©es doivent ĂŞtre protĂ©gĂ©s par des mots de passe robustes et rĂ©gulièrement renouvelĂ©s.
  • Gestion des droits d’accès : seuls les membres du CSE qui ont un rĂ©el besoin d’accĂ©der aux donnĂ©es personnelles doivent en avoir l’autorisation. Il est Ă©galement important de dĂ©finir des niveaux d’habilitation en fonction des responsabilitĂ©s de chacun.
  • Archivage et destruction des donnĂ©es : une politique claire doit ĂŞtre mise en place pour dĂ©terminer combien de temps les donnĂ©es sont conservĂ©es. Une fois que les donnĂ©es ne sont plus nĂ©cessaires, elles doivent ĂŞtre supprimĂ©es de manière sĂ©curisĂ©e pour Ă©viter toute fuite ou usage non autorisĂ©.
  • Audits rĂ©guliers : il est recommandĂ© de rĂ©aliser des audits de sĂ©curitĂ© informatique pour vĂ©rifier la conformitĂ© des systèmes aux normes RGPD et pour identifier d’éventuelles failles dans les dispositifs de protection des donnĂ©es.


En plus de ces mesures techniques, il est indispensable de sensibiliser régulièrement les membres du CSE à la sécurité des données et de les former aux bonnes pratiques pour éviter les erreurs humaines.

Les sanctions pour non-conformité au RGPD peuvent être lourdes, et le CSE n’échappe pas à cette réglementation. En cas de manquement aux obligations du RGPD, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) peut intervenir et infliger plusieurs types de sanctions :

  • Amendes administratives : le montant des amendes peut atteindre jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires annuel global, selon la gravitĂ© du manquement. Par exemple, une absence de registre des activitĂ©s de traitement ou une mauvaise gestion des donnĂ©es sensibles pourrait justifier une amende.
  • Mises en demeure : avant d’infliger une amende, la CNIL peut Ă©mettre une mise en demeure, qui exige du CSE de se mettre en conformitĂ© dans un dĂ©lai imparti. Si les mesures correctives ne sont pas prises dans ce dĂ©lai, l’amende sera appliquĂ©e.
  • Sanctions pĂ©nales : en plus des amendes administratives, les membres du bureau du CSE, en tant que responsables de traitement, peuvent ĂŞtre personnellement poursuivis pour des infractions graves. Les sanctions pĂ©nales peuvent inclure des peines d’emprisonnement et des amendes allant jusqu’à 300 000 euros.
  • Atteinte Ă  la rĂ©putation : outre les sanctions financières et pĂ©nales, la non-conformitĂ© au RGPD peut Ă©galement entraĂ®ner un dommage important Ă  l’image du CSE ou de l’entreprise dont il dĂ©pend, ce qui peut avoir des rĂ©percussions Ă  long terme sur la confiance des salariĂ©s et partenaires.

Un projet de mise en conformité RGPD pour un CSE est structuré autour de six phases principales et s’étale généralement sur 1 an. Chacune de ces phases est cruciale pour assurer que le traitement des données personnelles se fasse en accord avec la législation en vigueur. Voici les étapes clés du processus :

  1. Audit / diagnostic : la première étape consiste à identifier les données personnelles collectées par les différents services du CSE. Cette phase permet de dresser un état des lieux de la gestion des données et de comprendre quelles données sont traitées, où elles sont stockées, et qui y a accès.
  2. RĂ©daction de la politique de confidentialitĂ© : une fois l’audit rĂ©alisĂ©, il est nĂ©cessaire de rĂ©diger une politique de confidentialitĂ© claire et prĂ©cise. Cette politique doit expliquer comment les donnĂ©es sont collectĂ©es, utilisĂ©es, et protĂ©gĂ©es, et doit ĂŞtre mise Ă  disposition des salariĂ©s pour qu’ils soient informĂ©s de leurs droits et des traitements effectuĂ©s.
  3. Mise en place des bases lĂ©gales : la troisième phase consiste Ă  dĂ©finir les bases lĂ©gales qui justifient le traitement des donnĂ©es personnelles. Ces bases peuvent inclure le consentement des salariĂ©s, les obligations lĂ©gales ou contractuelles, ou encore l’intĂ©rĂŞt lĂ©gitime du CSE.
  4. Mise en place du registre de traitement et contact des sous-traitants : le CSE doit ensuite crĂ©er un registre qui recense l’ensemble des activitĂ©s de traitement des donnĂ©es. Durant cette phase, il est aussi nĂ©cessaire de contacter les sous-traitants qui manipulent des donnĂ©es pour le compte du CSE afin de s’assurer qu’ils respectent Ă©galement le RGPD et d’inclure des clauses de protection des donnĂ©es dans les contrats.
  5. CrĂ©ation de process et documentation pour les employĂ©s du CSE : des processus clairs doivent ĂŞtre mis en place pour que les employĂ©s du CSE puissent gĂ©rer les droits des bĂ©nĂ©ficiaires (comme le droit d’accès, de rectification, ou d’effacement des donnĂ©es). Des documents de procĂ©dure doivent ĂŞtre crĂ©Ă©s et diffusĂ©s afin de former et sensibiliser les employĂ©s Ă  la protection des donnĂ©es personnelles.
  6. Audit de conformitĂ© : enfin, un audit de conformitĂ© est rĂ©alisĂ© pour vĂ©rifier que toutes les mesures mises en place respectent bien les exigences du RGPD. Cet audit permet de s’assurer que les processus et systèmes sont conformes et d’apporter des ajustements si nĂ©cessaire.

Le DĂ©lĂ©guĂ© Ă  la Protection des DonnĂ©es (DPO) joue un rĂ´le essentiel dans la mise en conformitĂ© d’un CSE au RGPD. Il est chargĂ© de s’assurer que le CSE respecte les obligations lĂ©gales en matière de protection des donnĂ©es. Son travail inclut la gestion des registres de traitement, la proposition de mesures pour rĂ©duire les risques liĂ©s aux donnĂ©es, ainsi que la formation et la sensibilisation des membres du CSE aux bonnes pratiques. Le DPO est aussi le point de contact avec la CNIL en cas de contrĂ´le ou de question sur le traitement des donnĂ©es.

Le DPO peut ĂŞtre soit internalisĂ©, soit externalisĂ©. Lorsqu’il est internalisĂ©, il doit ĂŞtre indĂ©pendant des dĂ©cisions opĂ©rationnelles sur les donnĂ©es, ce qui signifie qu’il ne peut pas ĂŞtre un Ă©lu ou un membre directement impliquĂ© dans la gestion du CSE. Si les compĂ©tences en interne ne suffisent pas, il est possible de recourir Ă  un DPO externalisĂ© par l’intermĂ©diaire de prestataires spĂ©cialisĂ©s, ce qui permet de bĂ©nĂ©ficier d’une expertise adaptĂ©e Ă  la taille et aux besoins du CSE.

La durĂ©e de conservation des donnĂ©es personnelles par un CSE doit ĂŞtre strictement limitĂ©e Ă  ce qui est nĂ©cessaire pour atteindre les finalitĂ©s pour lesquelles ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© collectĂ©es. En gĂ©nĂ©ral, les donnĂ©es sont conservĂ©es tant que le salariĂ© est bĂ©nĂ©ficiaire des services du CSE. Une fois que ces donnĂ©es ne sont plus nĂ©cessaires (par exemple, après le dĂ©part d’un salariĂ© ou la fin d’une prestation), elles doivent ĂŞtre supprimĂ©es ou anonymisĂ©es. Toutefois, certaines donnĂ©es peuvent ĂŞtre conservĂ©es plus longtemps en raison d’obligations lĂ©gales, telles que les documents comptables, qui doivent ĂŞtre gardĂ©s pendant dix ans. Le CSE doit ainsi dĂ©finir des durĂ©es prĂ©cises de conservation pour chaque type de donnĂ©es, en fonction de leurs finalitĂ©s, et mettre en place un système de suppression ou d’archivage des donnĂ©es arrivĂ©es Ă  expiration.

En cas de violation de donnĂ©es, c’est-Ă -dire lorsqu’il y a une fuite, une perte ou un accès non autorisĂ© Ă  des donnĂ©es personnelles, le CSE doit rĂ©agir rapidement. Tout d’abord, il doit Ă©valuer la nature et la gravitĂ© de la violation. Si cette violation prĂ©sente un risque pour les droits et libertĂ©s des personnes concernĂ©es, le CSE doit en informer la CNIL dans un dĂ©lai de 72 heures. Si le risque est jugĂ© Ă©levĂ©, le CSE doit Ă©galement notifier les personnes concernĂ©es, en leur fournissant des informations sur les mesures Ă  prendre pour se protĂ©ger. Par ailleurs, une enquĂŞte interne doit ĂŞtre menĂ©e pour comprendre les causes de l’incident, et des mesures correctives doivent ĂŞtre mises en place pour Ă©viter qu’une telle violation ne se reproduise. Il est Ă©galement recommandĂ© de documenter chaque Ă©tape de la gestion de la violation, afin de montrer que le CSE a respectĂ© ses obligations en matière de protection des donnĂ©es.

Les intervenants pour ce webinar